Il est vrai que les produits issus de l’agriculture biologique coûtent généralement plus cher que ceux issus de l’agriculture classique. En effet, l’agriculture biologique nécessite plus de main-d’œuvre. Cela est dû à plusieurs facteurs, notamment parce que moins de pesticides sont utilisés. D’autant plus que les productions sont moins importantes et par conséquent, les marges sont ajustées. Les produits sont aussi moins « beaux » et gros que leurs concurrents. Par conséquent leur attrait est moindre inconsciemment.
Enfin, bien que les enseignes prétendues bio se multiplient à une vitesse ahurissante, les ventes sont encore marginales comparées au poids de la grande distribution alimentaire.
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Du côté scientifique, les experts sont encore divisés sur la sécurité des aliments conventionnels et les avantages des produits biologiques, mais la recherche encourage de plus en plus les consommateurs à s’alimenter bio.
Une étude de l’Université d’État de Washington a démontré en 2012 que les pesticides peuvent avoir des effets négatifs sur un animal exposé, mais aussi sur les trois prochaines générations de sa progéniture. De plus, une étude du reconnu Dr. Alex Lu chercheur de Harvard, a montré que cinq jours d’alimentation bio permettaient de retirer la majorité des pesticides de l’urine des enfants.
D’après l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA), qui passe au crible tous les ans quelque 70 000 aliments pour établir leur teneur en résidus de pesticides, pas moins de 338 pesticides différents sont présents dans les légumes, 319 dans les fruits, 93 dans les céréales et 34 dans les produits animaux.
Beaucoup de nutritionnistes conseillent d’acheter des aliments biologiques chaque fois que possible. Mais comment faire lorsque l’on a un budget serré ? Que faut il prioriser ? Quels sont les produits les plus touchés par les modes de production industriels et les pesticides ?
1. Le lait et les produits laitiers
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les critères établis pour l’alimentation des bovins dans les fermes certifiées bio sont relativement différents des contraintes de l’agriculture classique. Pour qu’un lait bénéficie du label « bio », il doit remplir un cahier des charges très stricte qui s’appuie sur 3 principes :
- Les vaches doivent aller tous les jours à la pâture et donc ne pas rester en permanence dans l’étable, qui doit elle-même respecter des conditions de confort : hygiène, aération, lumière…
- Les vaches laitières doivent aussi manger « bio ». L’essentiel de l’alimentation doit être produit sur l’exploitation, conformément aux règles de production végétale biologique.
- L’éleveur ne peut pas utiliser tous types d’antibiotiques, sauf en cas de crise grave pour l’animal (mais dans ce cas le lait est retiré du circuit bio). Le choix de sa pharmacopée est limitée et il doit privilégier les médecines douces.
De plus, une polémique récente visait les fermes qui traitent le lait des vaches pendant leur période de gestation.
Ceci avait pour conséquence que le lait « non bio » renferme souvent des hormones (des œstrogènes et de la progestérone) en quantité plus élevée ce qui aurait des conséquences sur la fertilité du consommateur. Cependant, ce critère n’est pas requis dans le cahier des charges dédié au lait bio et il semblerait que peu de fermes continuent ce genre de pratique.
Note aux parents : Dans les préparations de lait infantile, le lait de vache bio ne constitue que 80 % du produit. On y ajoute des huiles végétales qui, elles, ne sont pas systématiquement bio.
2. La salade
C’est malheureusement le légume le plus touché par les pesticides et insecticides. En effet, un rapport inquiétant publié en septembre 2015 par l‘ONG Générations Futures révèle que 80% des salades présentent des résidus de pesticides ou d’insecticides. Mais ce n’est pas tout ! 16% d’entre elles contiennent des substances chimiques interdites en France… Pensez donc à bien les rincer !
Cela est dû à plusieurs raisons :
- Lorsqu’elles sont cultivées en masse, les salades attirent énormément de parasites et d’insectes. Plus la culture de salades est grande plus elle nécessite d’insecticides.
- La salade est un aliment fragile et dont l’esthétique influe énormément sur les ventes. Un simple trou dans les feuilles ou une couleur moins verte lui ferait perdre de la valeur. Elle est donc traitée pour répondre à cette contrainte.
- Sa forme a tout pour retenir l’eau et donc les déchets.
3. Les fraises
Tout comme la belle pomme rouge et ronde croquée par Blanche-Neige, les fraises à l’apparence parfaite sont souvent empoisonnées. Il est fréquent que les fraises reçoivent un traitement à base de captane, un fongicide qui leur confère une jolie couleur rouge et appétissante.
Soyez encore plus méfiants envers les fraises issues de l’importation qui peuvent avoir subies des traitements aux pesticides plus importants du fait de la différence de législation en la matière.
Des fraises oui, mais françaises et si possible bio !
4. Le soja, le tofu et l’édamame
Bien que le soja français soit, à présent, certifié sans OGM et sans pesticide, ce n’est pas le cas des sojas importés de Chine, du Brésil et des USA (90% du soja américain est produit avec des OGM). D’autant plus que malheureusement, plus de 80% du soja récolté sur le sol français est destiné à … l’alimentation bovine et porcine. Les 20% restant n’étant pas suffisant pour satisfaire la consommation grandissante de soja, il faut absolument vérifier que ces produits proviennent bien d’Europe !
5. La viande de bœuf
Bien qu’on soit loin des critères américains et que les vaches européennes soient bien traitées, l’alimentation des bovins laissent parfois à désirer. Si l’on mange de la viande, il faut être conscient qu’elle contient tout ce que l’animal a mangé auparavant.
Comme pour le lait, une vache ou un bœuf bio est alimenté avec de la nourriture bio et produite sur place. L’éleveur utilise moins de médicaments et d’antibiotiques qui risquent de se retrouver dans nos assiettes.
C’est un point important car certains antibiotiques animaliers sont très dangereux pour l’homme.
Mais est-ce que certains aliments non bio sont conseillés ?
Pas vraiment mais presque ! Le Environmental Working Group, une association à but non lucratif qui milite pour des politiques de santé globales et individuelles, a créé une liste de produits appelés les « Clean 15 ».
Cette liste recense les 15 aliments les moins touchés. Ils contiennent le moins de pesticides et représentent les aliments conventionnels les moins « risqués » à consommer. Ces aliments comprennent entre autre la mangue, les oignons, la papaye, le kiwi, l’aubergine, le maïs, le chou fleur, les champignons, l’ananas, l’avocat, l’asperge, et les patates douces.
Pour connaitre tous les produits bio, voici un Annuaire bio